De genève au Puy en velay, sur les chemins de la foi de Saint jacques de Compostellee (à pieds) : E1

RECIT d’un bout du chemin de Compostelle de GENEVE au Puy en mai 2005

Récit de voyage, 14-12-2005 maj 26-09-2025

Etape 1 : Vendredi 29 AVRIL 2005


Arrivés par autobus, en gare de Cornavin sous l’œil endormi, voire condescendant des travailleurs, nous voilà à nouveau au Rondeau de Carouge sans même un regard pour les petites coquilles indiquant le chemin de saint jacques, désormais chemin des écoliers pour nous.
Tels deux mécréants que nous sommes, l’allure est souple et déterminée, car le but avoué est de s’imprégner de ce magnifique chemin et de ses paysages hors du temps, mais d’arriver au Puy neuf jours plus tard :
Désolé, mais vacances obligent ; comme quoi nous ne sommes pas encore détachés des choses bassement matérialistes.
La suite prouvera que cette attitude nous sera fatale et que le chemin n’est pas un terrain de jeu pour couraillons en mal d’endorphines, qu’il faut se le mériter, l’intérioriser avec délectation.
Quoiqu’il en soi, nous apprécions la beauté et la propreté toute lémanique de la banlieue genevoise et des villages traversés : Saconnex d’Arve, Compesières, et son abbaye annoncent déjà l’esprit du chemin.
Mais dans les dernières rues de Genève, la première déesse apparaît, est-ce un signe de Dieu, une mise à l’épreuve, une tentation : Christelle, une jeune et blonde comac ; fume : son joint de culasse vient de lâcher, ou plutôt celui de sa voiture : « Ma chérie, je te conseille de remettre de l’eau du ruisseau, coulant 30 m en de ça ; certes, elle n’est pas bénite, mais présentement indispensable ».
Petite ba accomplie, nous reprenons, non sans émotion, la route et le chemin de Neydens sous une chaleur déjà suffocante et un soleil brûlant.
Ayant passé sous la barrière de la douane, chemin faisant, dans ce village français, première halte, et gourdes rapidement remplies, les rudes montées vers Beaumont et le col du Mont Sion, dans une campagne verdoyante et suffocante de beauté, sont éprouvantes.
Abbaye de Pomier passée, non pas bercés par les chants grégoriens, mais par la meute des chiens aboyant, la caravane continue son chemin.
Le Mont Sion, déverse son flot de frusbach allant gagner leur croûte, mais aussi faire monter les prix savoyards dans la capitale de Calvin.
Le plateau de Chaumont, et les jolis villages haut savoyards nous offrent un immense panorama sur les Préalpes dont je récite à nouveau les noms, avec un malin plaisir : La Tournette, la Sambuy, les Bauges encore enneigées sous un ciel bleu d’Auvergne.
Le premier bivouac sera marqué dans une clairière digne des nouvelles de Gorges Sand, charmé par les hululements des hiboux.
Le repas est tiré de mon bleuet, pâtes et soupes, arrosé d’un remontant bien de chez nous réchauffera un peu le ventre et nos cœurs.