Le soleil peine à percer les nuages au dessus de l'aéroport de Genève, conférant à l'instant une ambiance mystique, mi raisin.
La capitale de la Sapaudia, certes animée, puisque il est l'heure des pendulaires, l'est beaucoup moins que d'habitude, car les juilletistes, juilletent sous d'autres cieux.
Les appuis sont incertains, mais Fanny ronronne car après avoir étée délaissée plusieurs mois, le claudio l'enfourche à nouveau.
L'approche de Vesenaz est chaotique voir dangereuse, à cause des travaux de perçage du tunnel sous le village.
La piste cyclable a disparu, nous obligeant à prier la madonna del Lago et à serrer les fesses.
Ouf, nous bifurquons à gauche vers Bellerive, afin de tâter un peu l'eau du lac.
La zone n'a rien de commun avec la banlieue, tout est verdure, calme et volupté : les villas cossues, gagnée à la sueur des populations exploitées dans le monde, se cachent derrière d'épais murs de verdure et des portails kitsches.
Seuls quelques jardiniers couvrent le bruit des clapots que le bise du léman engendre sur la gouille.
Mais comme on nous laisse encore passer, ne boudons pas notre plaisir sur ce bout de paradis terrestre gagnée par l'enfer des autres.
La Brinvilliers de Corsier , telle Ninon de Lenclos, compte à présent ses amants sur les doigts d'une main.
Hermance marque l'arrivée en France voisine.
Le parcours n'est pas nouveau pour nous, puisque nous suivons le tour du léman, au plus près des rives du lac.
La montée vers Publier est toujours très difficile surtout durant les 300 premiers mètres.
Allez soyons fous je continue la grimpette vers ST paul en chablais, sur une pente assez pénible surtout à cause de nombreux véhicules.
Nous passons entre les gouttes, observant des grains de déluge tombant sur les barques des pêcheurs.
La route entre Evian et st gingolph ne s'arrange pas, bien au contraire, détruite par les nombreux camions, notamment ceux de la car rie re, la route est par endroits complètement défoncée.
Les sandwiches sont prestement avalés comme d'habitude à Port Valais.
Les orages pétouillent sur les sommets, mais le soleil semble encore gagner la partie, le vent étant favorable, nous avançons tranquillement mais sûrement sur la digue du rhone, dont la couleur est proche du marron, à cause des alluvions générés par les pluies diluviennes de ces jours.
Monthey est bien moche en effet à cause de sa raffinerie, et nous ne prenons même pas le temps d'une photo, qu'il faut déjà cravacher dur sur les pentes du pas de Morgins. le cheminement n'est pas très agréable, car outre une pente sévère, la circulation est assez intense.
Mais heureusement il est possible de rouler sur un trottoir attenant.
Morgins, un village valaisan typique, est passé sans broncher.
Après les formalités d'usage à la pancarte sommitale, et ayant enfilé tous les pulls qui tapissent au fond de mes belles belles sacoches, nous nous laissons glisser dans la haute savoie des cartes postales, par châtel et Abondance.
Nous cabotons de village en village de la vallée d'abondance : Oh non, pas de visites culturelles, mais de simples photos de la pancarte de la commune, une belle église voir une des belles fermes typiques.
Feternes, champanges sont enfin les villages encore calmes, sur ce balcon du leman.
Et puis c'est la plongée sur la grande gouille.
La nuit sera passée à l'hôtel des vignes rouges malgré un accueil plutôt pète sec de la patronne , complètement stressée.
Bien que repus, par un repas correct et un rosé gouleyant, la sanction sera sans appel :
j'efface l'estanco de mes bonnes adresses.
Le soleil éclaire la chambrette, après une bonne branlette apaisante, je péripate par Thonon centre , calme en cette heure matinale pour monter sur le plateau par le D 12, entre camions et pendulaires
je continue ma collection de villages, Fessy, Perrignier , roulant quelques kilomètres sur cette p.. de D 903 chargée et dangereuse et pourtant en jaune sur la carte Michelin.
Je salue au passage, la volante, puis la fourgonette d'une travailleuse de l'ombre.
Je signalerai le fait à mon Codep 74 et mes collègues de la FFCT qui bien sur s'en tapent et contre tapent le coquillard.
Le petit crachin breton, est à présent une pluie bien lémanique, et si ma belle capote bleue me préserve bien le dos, les pieds eux trempent dans un jus aigre doux.
Ballaison, point de bal, à cette heure, mais Jeannine vends de beaux Bergeron : Allez alourdissons les sacoches de Fanny par cinq bons kilos d'abricots.
Le dernier village français avant la suisse est Veigy, attennant Genève dont le jet d'eau éructe sous une pluie battante, comme si l'eau venait à manquer
C'est par les bandes cyclables du centre ville, d'abord sans souci et puis en galère que nous rejoignons Meyrin vers midi
Ouf vivant