Du léman à la mer par la via Gresivauda : Faverges Grenoble Saintes Maries Marseille 2010

Grignan , Crest, Grenoble , Albertville et faverges : 282 km

La dent de Crolles sort les crocsMadame de Sévigné est encore bien au chaud dans son château, à Grignan, alors que nous, réveillés par les hurlements du vent sommes déjà en train de plier vite fait le paquetage.

Grimper le col d'Aleyrac à froid, en tapant dans les graisses, comme le suggère mon ami Paul Couty, n'est vraiment pas une sinécure. Heureusement le vent du Sud me pousse fortement, et les 8 kilomètres sont ma foi parcourus cahin-caha, dans l'indifférence général des buissons et arbustes encore décharnés par ce long hiver.

L'estaminet de Puy saint Martin étant encore fermé , j'encape le col de la repara en essayant de progresser pour une fois par une petite route parallèle :

Elle est en effet beaucoup plus champêtre et tranquille, mais évidemment plus tortueuse et escarpée.

A Crest il me faut tout de même avaler quelque chose sous peine de tomber d'inanition.

C'est parmi un groupe de motards en goguette , qui ne me voient même pas, que je cesse de taper dans les graisses pour me taper un maigre petit déjeuner comme on les proposent dans les estaminets de France.

Après deux ou trois kilomètres sur cette dangereuse route départementale D , je tourne à droite et suit la route de Vaunaveys, La Baume Cornillane, tranquille certes, magnifique et champêtre mais parsemées de bosses particulièrement assassines.

Allez soyons fou, au diable les varices je mérite bien un le petit resto de ST Nazaire en Royan, malgré mes 459 euros mensuels.

Je tape dans la caisse d'épargne et tant pis si les écureuils font la tronche.

Le tenancier du bar d'abord pas très sympa, devient plus aimable lorsqu'il aperçoit subrepticement les bifotons qui émergent de mon crapaud.

Ravioles, rosé de provence aidant , je reprends la route vers Grenoble :

La route 532 est assez calme , mais je tente quelques variantes dans les noyeraies, pour atteindre la capitale de la noix, par la piste cyclable depuis st Gervais.

c'est dans le yaourt, toujours sous le vent et odeurs insupportables des gaz d'échappement et de l'ozone, que Grenoble m'apparaît sous le coup de vingt heures.

La nuit approche, de méchants nuages noirs me suivent et s'accrochent sur la chartreuse et la dent de Crolles, la plaine du Grésivaudan est norme, mais heureusement Fanette en connaît le moindre nid de poule.

La pluie cingle ma capote dans la nuit noire et déserte :

La lente avancée par Pontcharra, La Rochette, Aiton , Abertville parmi quelques jeunes en goguette, est l'occasion de me raconter des histoires, histoires d'O bien entendu.

C'est aux alentours de deux heures du mat' après avoir croisé les noceurs du Flashback de Marlens que je réintégre ma datcha en Englannie, pieds et mains trempés comme un rat, malgré ma belle capote bleue.