Départ de Bourdeaux en catimini, alors que toute la couvée dort encore.
Le tôlier n'assurant pas le petit déjeuner, faute de personnel, c'est en tapant dans les graisses que nous entamons cette étape.
Passé le village, ma bicyclette, marque un temps d'arrêt au pied du col : à droite vers le parcours classique par la vallée, à gauche la pancarte dit : Col de la chaudière le bien nommé : 12 km qu'il est dit , pour 600 m de dénivelée : Après avoir échangé rapidement , nous décidons , soyons fous : d'encaper l'ascension.
Les premiers kilomètres sont doux et agréables, d"'autant plus que le soleil ne pique pas encore, jouant à cache cache avec les arêtes de la montagne et de gros nuages.
La contrée est verdoyante et déserte, quelques maisons de pierres rappellent la présence humaine.
Mais sans que l’on y prenne gare, la pente se raidit petit à petit, ainsi que mes mollets.
Les altitudes inscrites sur les jolies bornes kilométriques conforment que la pente est rude : du 8 pour cent environ, du costo donc, avé les sacoches et encore quelques livres de trop, malgré une diète hypocalorique, ayant lâché quelques hectogrammes durant l'hiver.
La vue sur la vallée et la Drôme provençale au delà des chênes verts est endorphinatoire, soulignée par les odeurs de genets qui chatouillent mes narines.
Les derniers kilomètres deviennent vraiment pénibles, nous avons mis tout à gauche et comptons les coups de pédale restant à donner :
Lorsque tout à coup peu avant le sommet un groupe de cyclos couraillons, beaux comme des coureurs, nous passent sans coup férir, mais en me saluant tout de même.
La pancarte sommitale est enfin atteinte après pas mal d'efforts, mais sans être détruit :
Ce col de la chaudière est raide, sur 5 km et doit être encore plus difficile en plein après midi, car peu ombragé et exposé plein sud.
La descente sur Saillans, bien que raide, est l'occasion de s'impregnier du paysage..
Nous coupons au plus court pour rejoindre Crest et puis st Nazaire en Royan, par le chemin des écoliers, louvoyant au pied des arêtes terminales du Vercors
Et comme il est dit que "Qui dort dine" : Ravitaillment et Dodo à l'hôtel Rome, accueilli par Nathalie, l'affable vestale.