Mercredi 23 septembre, en cette année 2009 : " fi de la saint Maurice
, les 22 septembre à présent on s'en fout ", comme Georges..
C'est l'heure d'aller bosser pour les Meyrinois, les trams, sifflent dèjà, les vélos fusent, les avions trouent la brume alors que les frouzes-back pétaradent à ras le sol.
Le Glaude, lui, bien assis sur le dos de sa fanette, tout enrubané dans ses habits de lumière, fend la campagne vaudoise par le chemin des écoliers..
Je Louvoye le long de l'autoroute en direction de Lausanne, dans cette campagne calme, alors que les travailleurs agricoles s'affairent à cueillir les pommes et effectuer les premiers labours.
L'autoroute elle, est chargée : Vu d'en haut la terre ressemble à une nuée d'electrons qui s'agitent en tout sens, certains s'en vont et d'autres s'en viennent.
Cette agitation correspond bien aux lois de la physique, car lorsque la planète se réchauffe, comme tout corps, ses éléments constitutifs de base s'agitent. ' Savent-ils tous ces électrons qu'il vont mourir un jour " ?
Les blès sont à présent coupés, les premières brumes louvoient le long des haies.
PK 36 : Génolier, au pied du Jura, marque le début du balisage 7 de la Suisse à vélo.
Passant devant la belle clinique, je m'encourage : "Dai courage ", par Bassins au kilomètre 42, la chevauchée fantastique débute vraiment.
Cette route qui méne dans la combe des amburnex est déserte, calme, seules les vaches tintinebulent en me regardant d'un air détaché.
Je suis sur une autre planète, celle des hautes chaumes et des pâturages, loin de toute agitation, ce qui n'empêche pas les fermes d'être propres et modernes.
Le sommet est marqué du chiffre 55 sur mon compteur, soit un belle montée de 19 kilomètres.
La descente vers le lac de Joux est très rapide, mieux vaut avoir de bons freins dans ce sens, et des mollets affutés de l'autre.
Le lac est pointé au km 71.7 : il fait beau et le soleil généreux m'incite à la pause casse-croute entre mouettes et couples en goguette
Vallorbe est situé quelques coups de pédales plus loin, mais suivant bêtement le balisage, je m'égare sur la route principale heureusement peu chargée.
C'est l'occasion de visiter, subrepticement Romain-Môtier, une cité clunisienne.
Saluant par dun dodolinement de la tête les deux soeurs qui s'appretent à rentrer à l'abbaye, je reprend mon cheminement.
Le parcours magnifique entre sapins, pâturages, jardins et belles maisons, bien que ponctué de quelques bosses assassines, est endorphinatoire.
Le balisage propose une route forestière non asphaltée et puis un monstrueux coup de cul de 6 km pour 600 m de dénivellée : Cela se nomme un relief de cuesta, selon mes souvenirs de Mr Grimaud, professeur de géographie au lycée Berthollet dans les années mille-neuf-cent-septante.
Autant dire qu'il faut tout le courage de fanette pour se hisser au sommet du plateau de Sainte Croix, heureusement dopé par les odeurs de sapins.
La descente est tout aussi belle et rapide dans les bois de résineux.
Au km 140 je note la deuxième cabane peut être pour un autre périple, mais pour l'heure " on the road again ".
Me voici dans le Val de Travers, mais malheureusemnt ne gouterais pas à la fameuse absinthe.
Ce Vallon, sinistré s'il en est, a vu naitre pourtant quelques prix Nobel et passer quelques célébrités : comme quoi, les grandes âmes ne sont pas toutes nées à Paris ou dans les capitales
Fleurier : Un peu fatigué j'ai du mal à retrouver le balisage malgré sa qualité : Je choisis donc l'option bourgeoise en marquant une halte à l'hôtel, ma foi assez sympathique et à prix correct.
Lors du dîner ce sera l'occasion de réviser mon langage Suisse et de goûter à l'accent de Neuchâtel, ressemblant un peu à celui d'Italie, un peu chantant et rocailleux, comme ces montagnes du Jura. (168 km)