Mes voisins de chambrée dorment encore lorsque subrepticement je lève le camp, pour essayer de sortir de la ville.
C'est avec quelques difficultés que je trouve la route de Buxy, après avoir demandé mon chemin à la pétasse de service de cette station de la périphérie.
Pas moyen de trouver le début de cette voie verte, mais la route départementale mène au même endroit, la circulation est fluide, et malgré deux ou trois tarés qui roulent comme des fangio, l'avancée est agréable dans cette campagne bourguignonne.
Buxy ça y est, la cave coopérative est encore fermée, lorsque je déniche la voie verte qui mène à Cluny et puis Macon.
Cette voie, déserte en ce petit matin de dimanche, est agréable, champêtre, seuls les boeufs m'accompagnent. Taizé, Cluny, sont vus de loin.
La gare de Cluny s'anime un peu de touristes en train de louer des vélos, plutôt des charrues.
Il faut à présent grimper vers le sommet de la côte de 5 km menant au tunnel de ..
Des passages raides rendent l'avancée pénible.
La traversée de ce long tunnel (1.7 km) me fait un effet bizarre : et j'imagine un long séjour à l'intérieur, ... brrr : Combien de temps serions nous capables d'y séjourner, sans aucune communication avec l'extérieur et sans repères temporel ?
Pour l'heure, après 5 minutes, j'aborde la descente vers Mâcon.
La voie est très tortueuse, et dangereuse, il faut être extrêmement prudent, car de nombreux cyclistes, joggeurs commencent à affluer : Je comprends l'avertion des cyclos à venir cycler par ici.
Mais pour l'heure je suis en goguette et roulote tranquillement , admirant les petits hameaux, le château de Berzé-le-Châtel et le relief de cuestas dont le spécimen d'école est la Roche de Solutré chère à François.
Charnay, fin de la piste cyclable , il n'est que 11 heures , le restaurant de la gare est avenant comme la patronne, c'est pourquoi je décide de stopper mon jeûne, afin d'éviter un coup de vieux.
Sur le coup de midi, alors que les mamies en goguette viennent passer un bon moment, : " on the road again " , par Buzé, Saint Amour, les routes du Beaujolais.
Elles sont magnifiques et désertes en cette saison, ces routes, par Julienas, Fleurie, Morgon, : Je note que cette année le vin sera bon, les vignes ont d'ailleurs déjà étés vendangées.
Mais j'en ai marre de tournicoter en ces lieux et termine to dret par Villefranche.
Par Anse, Champagne au Mont d'or, la croix Rousse, l'entrée dans Lyon malgré deux ou trois côtes assassines ne posent pas de souci, les lyonnais profitant encore de cet été indien.
Je reconnais sans problème les bords de Saône, Fourvière, mais paniquant un peu, je parcours pas moins de 10 km pour trouver le rhône et le pont de la Guillotière.
Ça y est : en terrain connu, j'arpente la Via Rhona, il suffit à présent de remonter le fleuve, en suivant les quais : Évidemment la piste cyclable est encombrée de piétons, qui se foutent complètement des vélos.
La nuit commence à tomber, c'est entre vélibs, joggeurs, joggeuses inconscientes, péripatétitiennes, clients, maquereaux, truites et poissons de tous calibres que je déniche aux alentours de 20 heures l'hôtel F1 à Vaulx en Velin.
La connaissance du terrain m'a sauvé, car pas question de bivouaquer en bordure du parc de la tête d'or, dans cet endroit sordide et lugubre, habité par cette faune peu engageante.
" Ouf " , le Formule 1 propose encore une boîte pour Fanette and I.
Douche, branlette, verre d'eau, et dodo.